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Des petits pas pour conjuguer graphisme et écologie

Il y a plus de dix ans, j’ai tendu ma nouvelle carte de visite à un collègue, en clamant avoir trouvé un super plan pour son impression. Je lui ai vanté le lustre du vernis sur mes cartes,

tout droit venues de Chine. Lorsque je lui ai proposé de garder le contact pour collaborer dans le futur, je me suis vu opposer un ferme « je crois que cela ne va pas être possible », complété d’une déclaration sans appel : pourquoi ne m’étais-je pas tournée vers un imprimeur local ?

Le résultat aurait été d’aussi bonne qualité, pour un coût sûrement plus élevé, mais avec la satisfaction de moins entamer les ressources de la planète. J’y ai souvent repensé depuis. Et chemin faisant, je me suis interrogée sur la manière d’améliorer mon rapport au monde dans mon métier, en mêlant écologie et graphisme.

Si notre profession ne semble pas être celle qui a l’impact le plus négatif sur l’environnement, des pistes d’amélioration existent forcément. En voici quelques-unes pour partage, à la fois sur notre manière de travailler au Studio et sur les orientations qui guident les projets menés avec nos clients.

 

1. Adapter notre usage du numérique

L’informatique en général, et les logiciels de création en particulier, sont nos outils quotidiens. Impossible de nous en passer même si formaliser nos idées laisse une empreinte invisible à l’écran, mais bien réelle écologiquement. Pour limiter un coût énergétique et une pollution inévitables, nous avons adopté quelques pratiques.

Recourir à un moteur de recherche alternatif

La toile regorge de bonnes adresses pour s’inspirer. Pour les trouver, au Studio, nous utilisons Ecosia depuis près de 5 ans. Via ce moteur de recherche créé en Allemagne, 80% des recettes issues des publicités liées aux requêtes en ligne soutiennent des projets de reforestation : un geste simple pour des zones critiques de biodiversité ! D’autres initiatives éco-responsables existent, comme Lilo, moteur de recherche français à vocation éthique.

Collectionner nos sites favoris

Les bons plans, on apprécie de les avoir à portée de main ! Les pages que nous consultons régulièrement ont donc rejoint les barres de favoris de nos navigateurs. Au-delà d’un aspect pratique, nous économisons le coût énergétique d’une recherche via un moteur : les émissions de gaz à effet de serre sont divisées par 4 en allant directement à l’adresse d’un site, selon l’Ademe. Idem : quitter une page web, lorsqu’elle ne nous est plus utile, évite qu’elle ne se recharge, et réédite au passage la requête initiale qui engendre des émissions de CO2.

Opter pour des solutions de partage autre que l’email

Les fichiers de créations que nous produisons sont souvent volumineux. Lorsqu’il s’agit de les partager, là encore l’impact énergétique n’est pas neutre. Depuis que l’on sait qu’un message envoyé avec un fichier attaché de 1 Mo, à un destinataire unique, nécessite l’équivalent de la consommation électrique d’une ampoule de 60 W pendant 25 minutes (dixit l’Ademe toujours), exit les mails comportant des pièces jointes trop lourdes ! Nous privilégions désormais des espaces de stockage en ligne, tel que Dropbox. Cela facilite les échanges avec nos clients et la chronologie, comme l’avancée du projet, est plus lisible pour tous. L’autre alternative, encore moins gourmande en énergie car les documents ne sont pas stockés mais supprimés au bout de quelques jours, consiste à utiliser des services de transfert de fichiers, de type WeTransfer.

 

2. Se soucier d’écologie lors du processus créatif

Tout l’enjeu est de trouver le bon équilibre entre les attentes du client et une sobriété graphique qui atteint l’objectif attendu. Il ne s’agit pas de brider la créativité, mais plutôt d’avoir en tête quelques aspects d’éco-conception pour faire des choix qui respectent mieux l’environnement.

Quelques exemples non exhaustifs

Côté print :

  • optimiser la mise en page et choisir un format qui limite les chutes de découpe,
  • éviter les aplats de couleurs,
  • travailler en quadrichromie plutôt qu’en tons directs (cela limite les opérations de nettoyage des machines).

Côté web :

  • dimensionner correctement les images pour l’affichage,
  • travailler le parcours utilisateur (UX design) pour éviter de trop nombreux clics énergivores.

 

Écologie : parlons-en !

C’est une approche qui se pense collectivement. Interroger dès le départ le cycle de vie du support, évoquer les contraintes économiques de nos clients pour les confronter à des préoccupations environnementales, faire des choix graphiques qui pour eux seront la preuve d’une action concrète (sans tomber dans le greenwashing) : aujourd’hui au Studio, nous sentons que l’envie de s’engager est là et qu’elle attend d’être accompagnée. Il y a quelque chose de challengeant !

Et vous, comment intégrez-vous l’écologie à votre métier ? Nous avons peut-être des expertises complémentaires qui ne demandent qu’à se rencontrer pour collaborer sereinement dans le respect de notre écosystème… Ça vous dit ?

Pour marquer notre engagement, et nous mettre en quête d’idées nouvelles, BangBang Studio a signé en début d’année la charte AFD des éco-designers. Cette démarche reste volontaire et déclarative.